On Adore
Michele Aoun

Hamra dans les années 70

Les années 70, c’étaient les années du miracle libanais. La rue Hamra était grouillante, cosmopolite et débordante de vie. Les cafés, comme le Wimpy, le Horseshoe, l’Express (connu pour sa fameuse meringue glacée !) et tant d’autres encore étaient toujours bondés et servaient des plats appétissants.

On allait le dimanche –en mini-jupe et sabots – se trimbaler tout au long de la rue pour voir et pour être vu ! Les garçons en pattes d’éléphant nous suivaient et nous, en vraies vierges effarouchées, on pressait le pas en rougissant, le dos arrondi, la tête entre les épaules.

Hamra et ses cinémas, ses centres commerciaux, ses cafés, ses restaurants, ses boutiques, ses librairies, ses discothèques et ses boîtes de nuit à la mode, c’était le cœur battant de Beyrouth ! C’était du temps du slow serré au Seventies et du déchaînement sur la chanson Layla d’Eric Clapton. Il y avait aussi le Flying Cocotte – avec l’éternelle Jamaica sans alcool qu’on commandait ! – où l’on passait des soirées interminables à danser avec une bande d’amis et où l’on rentrait à la maison en taxi à cinq heures du matin le plus simplement du monde !

On était insouciant et heureux. Notre seul souci était les devoirs qu’il fallait préparer pour le lendemain. Hamra aujourd’hui n’est plus ce qu’elle était. Certes, elle est toujours fourmillante avec ses embouteillages, ses passants et ses habitants mais elle a perdu son charme. Elle n’a plus d’âme.

Ah ! Si l’on pouvait revenir dans le temps et revivre les moments de la rue Hamra pendant les années 70… C’était la vraie dolce vita!